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Une microaventure en Famenne, aux portes de l'Ardenne

Le célèbre poète Paul Eluard nous rappelle régulièrement qu’ « il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous » et si je vous parle aujourd’hui de mon séjour en Famenne (la région où j'ai grandit), ce n’est donc pas un hasard.

En novembre 2020, lors d’une balade sur le tracé bleu du Trail en Famenne au départ de Hotton, peu avant l’arrivée devant la majestueuse Vierge de Werpin, mon amie Cécile a l’attention attirée par une discrète cabane perchée dans les arbres. Nous nous arrêtons un bref instant pour prendre quelques photos et Cécile est persuadée que la destination de cette atypique habitation est celle d’un hébergement insolite. Pour ma part, je n’en suis pas convaincue, ça ressemble plutôt à une cabane privée placée sur une parcelle à vocation familiale. En tout cas, mon amie est subjuguée : « Si c’est pour y venir en famille, les enfants ont beaucoup de chance ». Nous poursuivons notre randonnée et prenons la direction des Rochers de Renissart (posés sur la Calestienne, on vous recommande d'ailleurs d’y passer). 

Quelques jours plus tard, je reçois un message de Cécile au sujet d’une annonce pour une cabane dans les arbres à louer : « Emilie, jette un œil à cette annonce ! Je crois qu’il s’agit de la cabane que nous avons vue ensemble. Si tu as encore les photos de notre rando, tu peux comparer ? Je vais aussi vérifier avec les miennes ». Coiffée au poteau, voilà ce qu’il m’est arrivé quelques heures plus tard ! Oui, Cécile avait déjà réalisé le comparatif et me confirmait qu’il s’agissait bien de la même cabane. Quand je vous dis qu’il n’y a pas de hasard ! Toujours subjuguée et déterminée, elle me proposa immédiatement d’y séjourner prochainement. S’il n’y a pas de hasard, il n’y a pas non plus de refus possible à une telle invitation. J’ai donc contacté le propriétaire, Julien, pour obtenir les informations utiles. Voici la réponse qu’il m’a adressée :

« Bonjour Emilie, Je suis content que notre petit endroit vous plaise pour avoir envie d’y séjourner. Nous y avons mis tout notre cœur depuis plus de deux ans : dépaysement total et garanti au cœur de la nature tranquille et authentique. La cabane a été réalisée avec de beaux matériaux comme vous avez pu le constater et nous n'avons pas lésiné à y mettre toute notre énergie pour que l'endroit soit accueillant mais en toute simplicité. Les écureuils viennent jusque sur la terrasse car j'y ai placé une grande mangeoire que j’alimente à chacun de mes passages. Autour, les petites chèvres très sympathiques tiennent compagnie aux hôtes le temps du séjour. La cabane sera très probablement terminée fin mai. Nous serons ravis de vous y accueillir avec votre amie Cécile. Je reste à votre disposition pour la moindre information complémentaire. A très bientôt, Emilie, et merci pour l'intérêt que vous portez à notre joli projet. Julien »

Ni une ni deux, avec Cécile, nous avons mis nos agendas au diapason et choisi une date en juin pour tester cet hébergement insolite et, pour ma part, passer la toute première nuit de ma vie perchée entre les arbres (mon amie a déjà une sacrée longueur d’avance sur moi en la matière). Julien nous a confirmé sans sans délai notre réservation.

Après cette confirmation et les quelques semaines qui ont suivi, Cécile et moi avons commencé à préparer notre séjour qui prenait la forme de deux jours de "vacances" près de la maison. Qu’allions-nous prévoir en accompagnement de cette nuitée perchée ? Petit à petit notre virée entre copines a pris la forme d’un défi : celui de marcher 40 km avant d’avoir 50 ans. Nous avons donc mis en place un (léger) entraînement et Cécile m’a confié la préparation du trajet des deux journées. Ce défi, aux allures de microaventure, a eu lieu les 12 et 13 juin 2021. Enfilez vos chaussures de randonnées ! C'est parti !

Jour 1

Nous y sommes : c'est le grand départ en ce samedi matin depuis la jardin de Cécile ! Après avoir vérifié notre matériel, pris un café et lacé nos bottines de randonnées, j'ai partagé le tracé de notre séjour avec Cécile. Elle m'avait accordé toute sa confiance et ignorait tout de notre parcours ! La seule information en sa possession était : départ de la maison pour 40 km de marche ! Notre premier objectif était un des plus beaux villages de Wallonie : Ny ! Autant dire que notre séjour commençait de très belle manière. Ce petit village situé sur la commune de Hotton vaut vraiment la visite. Il est parsemé de ruisseaux et de fontaines visibles tout le long de la rue principale qui s'appelle justement la « rue des Fontaines » ! Comme nous n'y sommes pas restées suffisamment longtemps pour tout vous raconter, vous pourrez en savoir plus en consultant le site des Plus Beaux Villages de Wallonie. Nous avons repris notre marche en direction du village de Soy située sur une autre commune, celle de Erezée. La météo était mitigée, mais aucune goutte de pluie ne semblait déterminée à nous rejoindre, et tant mieux !

La matinée allait bientôt toucher à sa fin et nous commençions à avoir faim. Hors de question de s'arrêter en si bon chemin : notre motivation était au top ! Nous avons préféré nous arrêter un peu plus loin, dans un endroit particulier. C'est la chapelle Saint-Roch qui a retenu notre attention.

Après avoir gravit l'allée qui mène à la chapelle, nous avons fait connaissance avec son histoire. Une pierre de taille située sur les lieux rappelle les grandes étapes de son histoire. Il y a même un pèlerinage qui s'y déroule chaque année le 16 août. Si vous souhaitez en savoir plus, tous les détails sur cet endroit sont rassemblés ici. La chapelle actuelle qui est entourée d'un joli parc où nous avons installé notre pique-nique sur une table très pratique tout en profitant d'un magnifique panorama étendu en direction de la Famenne, des vallées de l'Isbelle et de l'Ourthe. Assurément, c'était l'endroit parfait pour prendre notre pose de midi ... et rependre des forces ! Jusque là, tout allait bien. Nous nous sommes donc remises en chemin, confiantes.

Nous avons quitté les lieux en empruntant un petit chemin serpentant dans les bois. Un chemin que nous ne connaissions pas, Cécile et moi, alors que nous habitons la région. Ce week-end s'annonçait très dépaysant alors que nous étions à quelques kilomètres à peine de nos maisons. Nous laissions maintenant Soy derrière nous pour prendre la direction du village de Wy. Cette nouvelle destination ne nous disait vraiment rien. Bien entendu, nous connaissions "Huy", mais cette ville n'avait rien à voir avec notre prochain objectif, hormis une prononciation identique. Chemin faisant, nous nous sommes demandées ce que ce village pourrait bien nous réserver ! En consultant la carte IGN, nous avons constaté que nous étions toujours dans le secteur de la commune d'Erezée. 

Quelle surprise ! Dès l'accueil à Wy, nous avons eu le sourire ! Une invitation nous attendait, celle d'une fromagerie. Nous avons espéré qu'elle serait encore ouverte en ce début d'après-midi. Dans notre sac, nous avions emporté quelques provisions pour nous préparé un repas frugal le soir dans notre cabane haut perchées, alors un peu de fromage supplémentaire serait une véritable aubaine. Nous avons suivi les flèches en direction de La Vallée des Jerseys. Comme le village de Wy n'est pas bien grand, nous avons trouvé rapidement et facilement.

C'était surtout notre jour de chance : la fromagerie était ouverte et on pouvait même y déguster des glaces ! Vraiment, cette nouvelle avait de quoi agrémenter nos deux jours de ... vacances ! Nous avons poussé la porte de la boutique à la ferme et fait la connaissance de la propriétaire des lieux. Cécile et moi étions tellement surprises de découvrir ce délicieux endroit dans ce si petit village que nous nous sommes mises à poser de nombreuses questions à Marie-Noëlle. Cette ancienne institutrice nous a raconté son parcours de reconversion professionnelle et nous a parlé de la fabrication de ses fromages au lait cru affinés en cave naturelle. Après avoir fait notre choix parmi les nombreux fromages disponibles, nous nous sommes laissées tenter par une glace avant de reprendre notre route en direction de Magoster et de Beffe.

Ce n'est pas un secret, et certains d'entre vous le savent déjà, en toute bonne Belge que je suis, j'ai quelques faiblesses : les gaufres (Liège ou Bruxelles, peu importe), le chocolat et la bière. Il y a en a une qui n'a rien à voir avec ma nationalité, c'est le café ! Avec Cécile, nous avions déjà marché de nombreux kilomètres, et pour ne pas l'inquiéter, je ne lui donnais jamais le chiffre exact ! Alors, lorsque nous sommes entrées dans le village de Beffe, après une bonne montée, je n'ai pas hésité un seul instant à lui proposer de nous arrêter à la terrasse du Beffely Hills. Illico presto, j'ai commandé un café et Cécile a pris un thé. Voilà un élément qui nous différencie mais qui n'est pas un obstacle à notre amitié ! Nous avons profité de cette petite pause salutaire pour que nos pieds en profitent également avant de reprendre la route vers notre objectif du jour : le village de Werpin et plus précisément notre cabane dans les arbres. Cécile commençait à montrer quelques signes de fatigue, j'ai donc pensé la distraire un peu en nous intéressant à l'histoire locale. Beffe est un village de la commune de Rendeux et il a été concerné par une attaque de l'armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale (en mai 1940), une unité de la 7e Panzerdivision avait pour objectif de traverser la Meuse au niveau de Dinant, et est donc passé par Beffe ! Ce que l'on voit au centre du village, ce n'est pas un char allemand de cette époque, mais un Char Sherman dédié au Colonel Hogan de la 3rd Armored Division "Spearhead" et au 771st Tank Battalion. N'étant pas spécialistes en histoire militaire, nous avons fait entièrement confiance aux panneaux explicatifs situés à proximité de l'engin. Après cette petite diversion, j'ai suggéré à Cécile de prendre la direction de Trinal. Le prochain village avant notre point de chute, et de repos du jour !

Un défi de 40 kilomètres, pour certains, ça n'a l'air de rien mais pour deux marcheuses du dimanche comme nous, c'est un vrai périple. Pour ne pas nous décourager dès la première journée, j'avais misé sur une distance de 16 kilomètres avant de nous coucher. Pour rejoindre Werpin au départ de Beffe, il fallait que j'allonge un peu le parcours. En toute transparence, j'avais annoncé la couleur à Cécile et j'y avais ajouté de nombreux petits mots d'encouragement comme : forêts, paysages, chemins de campagne et panoramas. Son visage s'est réjouit et nous avons enchainé les kilomètres sans trop nous soucier de nos pieds. Le soleil avait quant à lui décidé de percer les nuages présents depuis notre départ ! Quelle bonne idée !

Après une première journée de marche, nous sommes enfin arrivées à La cabane de Werjupin en début de soirée, accueillies par les chèvres partageant le domaine, et surtout par Marc et son fils Julien. Les lieux avaient évolués depuis notre passage en novembre dernier. Après la visite des lieux et la remise des clés, Marc et Julien ont pris congé et nous ont donné rendez-vous le lendemain matin vers 8h30 pour la livraison du petit-déjeuner.

Fatiguées par notre journée de marche et heureuses de nous retrouver dans cet endroit idyllique, nous prenons conscience de notre chance et savourons un bref moment de repos sur la terrasse en écoutant la douce mélodie des oiseaux et du petit ruisseau qui alimente l’étang. Si vous souhaitez connaître tous les détails de notre nuit dans ce logement insolite, soyez curieux et lisez également notre article intitulé Une nuit près des étoiles : La Cabane de Werjupin. 

Tout en dégustant le fromage fabriqué par Marie-Noëlle et en discutant des lieux traversés, nous révisons le programme de la deuxième journée. La nuit tombe doucement et tout en douceur sur ce petit coin de paradis situé en Wallonie, à quelques kilomètres à peine de chez nous : le dépaysement est garanti. Nous nous enveloppons dans les couvertes prévues à cet effet et nous savourons un thé avant de nous glisser sous les draps et de nous reposer … un peu plus près des étoiles.

Jour 2

Après avoir rechargé nos batteries avec un délicieux petit-déjeuner, soigné nos douloureux pieds et préparé notre sac, nous prenons congé des chèvres et de la cabane pour partir à la découverte de la Famenne, notre région, qui nous réserve certainement encore de belles surprises et de heureux hasards !

Pour débuter cette deuxième journée, nous prenons la direction d'Hampteau sous un beau soleil d'été ! Bien que nous ayons des provisions en suffisance pour notre repas de midi, nous espérons croiser la route d'une boulangerie. Le démarrage est un peu chaotique et nous marchons doucement, tous nos muscles semblent avoir le même message à nous transmettre : vous avez forcé hier ! Nous ne sommes pas pressées, toute la journée s'offre à nous pour tenter de relever le défi ... ou simplement de rentrer chez Cécile, notre objectif du jour. La chance est est rendez-vous après avoir traversé Hampteau et marché quelques kilomètres en direction de Rendeux-Bas. C'est dans le hameau de Hamoul que nous tombons nez-a-nez avec la boulangerie Collignon. Nous emportons quelques petits pains fait maison aux lardons et aux oignons. Nous reprenons la route pour une longue section traversant un bois.

Après avoir gravi une montée ardue et longue, nous arrivons dans le bois de Hampteau. Il faut déjà bien chaud et nous sommes ravies de poursuivre notre route à l'ombre des arbres, dont certains sont probablement centenaires. D'autant que ce tronçon est relativement plat, ce qui plaît beaucoup à ma coéquipière. Nous progressions maintenant en direction de Menil-Favay. C'est un village que nous connaissons bien pour l'avoir traversé à quelques reprises. Il fait calme en ce dimanche matin quand nous arrivons à l'entrée du village. Bien que fatiguée, Cécile tient toujours le coup. Nous nous reposons un instant sur un banc pou nous rafraîchir et identifier à quel moment nous allons nous arrêter pour prendre le repas de midi. Nous scrutons la carte IGN pour vérifier nos prochaines opportunités ou difficultés. Hélas pour nous, c'est bien un obstacle de taille qui se présente d'abord : des courbes de niveau très rapprochées sur une longue distance. On sent qu'on va déguster dans la montée pour rejoindre le lieu dit "Sur Waha".
Nous débutons notre ascension et regardons régulièrement derrière nous (en nous arrêtant un bref instant) pour profiter du panorama à 180 degrés sur la Famenne. Au loin, on peut apercevoir le début du Condroz, mon petit coin de #WallonieChérie d'adoption. Cécile fatigue, j'essaye de la motiver en lui indiquant régulièrement que le sommet se rapproche. Elle finit par ne plus me croire !

En arrivant au sommet, nous avons immédiatement compris pourquoi nous avions eu de sérieuses difficultés à l'atteindre. Alors que le point culminant de notre pays est située à 697 mètres (le signal de Botrange), nous venions d'atteindre l'altitude remarquable de 400 mètres. Un véritable exploit dont nous n'avions même pas pris conscience la veille en remplissant nos sacs à dos. Ereintée et un rien démotivée, Cécile souhaitait absolument qu'on fasse une pause et peut-être même ne plus décoller d'ici ! Oups, la réussite de notre défi semblait de plus en plus nous échapper. Il ne faut pas prendre de décision le ventre creux, c'est bien connu. Nous avons donc installé notre terrasse pour le repas de midi ... dans un petit coin de forêt. Tout en savourant nos petits pains achetés le matin, nous avons évalué la suite du parcours. Il nous restait trois points majeurs à rejoindre et traverser : Marenne, Hotton et Melreux. Seulement trois ! Nous ne pouvions pas flancher maintenant ! Même si on se reposait un peu plus longtemps, nous y arriverions même rentrant dans la soirée !

Notre pause a été un peu plus longue que prévu, et nous avons repris notre aventure en ayant un peu plus d'énergie. Tout en cheminant en direction de Marenne, nous avons à nouveau profité d'un tronçon ombragé dans les bois. Il faisait bien plus chaud que la veille : casquette et crème solaire étaient de sortie, sans oublier nos gourdes qui se vidaient rapidement. A l'approche du village, Cécile et moi étions en pleine sueur et aurions bien profité d'un plongeon dans une piscine. Cette éventualité n'était pas ou programme, par contre la fontaine de l'église a croisé notre route. Nous en avons profité pour nous rafraîchir et l'espiègle amie qui m'accompagnait m'a complètement aspergée ! Voilà un côté de sa personnalité que je ne connaissais pas bien !

Nous avons poursuivi notre périple en contournant la carrière de Marenne et en empruntant un tout petit sentier coincé entre les bois et les prairies. Malgré la beauté des lieux, nous étions de plus en plus mal en point. Cette fois c'est mon amie qui a tenté de me remonter le moral en activant ma gourmandise. Elle me conseillait de tenir jusqu'à Hotton pour m'offrir une glace ! Il n'en fallait pas plus pour me motiver et me pousser à marcher. En entrant dans Hotton, nous avons rapidement trouvé le glacier et surtout la fraîcheur de l'Ourthe, la rivière qui traverse le village. Nous sommes allées y soulager nos pieds qui commençaient à être de plus en plus douloureux. Là, au bord de l'eau, nous avons failli tout abandonner et appeler le mari de Cécile qui s'était proposé pour être notre taxi en cas de besoin. Arrêter si près du but ? Il en était finalement hors de question ! Debout sur nos deux pieds et à nouveau chaussées, nous avons pris la direction de Melreux tout en longeant la rivière et en rêvant de nous y plonger. Cette éventualité nous a motivé à poursuivre et à ... relever le défi ! Car oui, nous y sommes arrivées. Nous avons bouclé les 40 kilomètres avec des larmes de joies en poussant le portail du jardin de Cécile. Ce défi n'était en fait qu'un prétexte : celui de passer du temps ensemble et de nous rendre compte qu'il n'était pas toujours nécessaire de partir loin pour se sentir dépaysé !

Alors, vous aussi vous allez tester ce qu'on appelle le staycation* ? 

* Le mot staycation désigne des vacances que l’on prend chez soi ou près de chez soi plutôt que de partir très loin.
Ce terme est dérivé de la contraction de "stay" (rester) et "vacation" (vacances).


Informations pratiques

Envie d'en savoir plus sur notre parcours ? Nous partageons notre tracé et toutes nos bonnes adresses sans restriction ! Envoyez-moi un email et je vous répondrai rapidement.

 

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Quelques moments de notre défi en vidéo

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