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Rendez-vous à Marcourt, au cœur de l'Ardenne

Durant le confinement, nous avons été nombreux à marcher autour de chez nous, à parcourir chemins et sentiers par lesquels jamais nos chaussures ne nous avaient mené. Mon amie Suzon a été de ceux-là, j’ai donc eu l’idée de lui envoyer une carte postale d’un petit coin de Wallonie propice à la randonnée et par la même occasion, espérer découvrir un endroit très particulier situé sur le territoire de la commune de Rendeux, au cœur de l’Ardenne.  

 

En Wallonie, le Cœur de l'Ardenne, au fil de l'Ourthe & de l'Aisne est une destination touristique phare. Avec ses nombreuses activités loisirs et son offre conséquente en matière d'hébergements, cette région a de quoi séduire. Les vallées profondes, les larges plateaux agricoles, les forêts épaisses et les 2.200 km de sentiers balisés en font également un paradis pour la randonnée et les sports d'extérieur.

Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux

Suzon a immédiatement accepté ma proposition, mais ce que nous ignorions toutes les deux au printemps dernier, c’est la tournure qu’allait prendre cette invitation. J’ai donc donné rendez-vous à mon amie à Jupille, un petit village situé près de Marcourt. Elle ignore tout de notre programme et elle m’avoue avoir eu quelques inquiétudes quand je lui ai parlé d’une activité sportive en mode tout terrain à partager ensemble.

 

Nous nous dirigeons vers le site de Wildtrails, je sens mon amie de plus en plus nerveuse, elle me dit qu’elle a le vertige et qu’il n’est donc pas pensable que nous prenions de la hauteur en testant la via ferrata, la tyrolienne ou le deathride qu’elle aperçoit au loin. Je la rassure à moitié en lui disant que je n’ai jamais testé l’activité que nous proposent Dirk et Charles ce matin. Chez Wildtrails, nous sommes au paradis des activités extérieures : de la spéléologie, du VTT, du rafting ou encore du kayak. Puis, nos deux animateurs chargent un véhicule avec de drôles d’engins : des quadbike. Suzon commence alors à rigoler et se détendre : elle vient de comprendre dans quelle « galère » je l’emmène. Après avoir fait le tour de nos engins avec curiosité, ils nous expliquent que nous pourrons bénéficier de suspensions arrières et avants réglables, que la construction est résistante et en alu, équipée de freins et accélérateurs de qualité supérieure. L’engin est un croisement entre le go-cart et le VTT. Devant nos mines interrogatives, Dirk et Charles tiennent à préciser que c’est simple à apprendre, confortable et sûr. Je pense qu’ils essayent de nous rassurer !

 

Nous embarquons dans la camionnette qui va nous déposer au point de départ. Nous profitons du trajet pour faire connaissance. Nous rejoignons le sommet d’une colline et le briefing commence. Avec Suzon, nous testons les machines et réalisons quelques coups de pédales. Nos visages sont souriants et nous semblons confiantes, mais pour combien de temps encore … Nul ne le sait vraiment et c’est certainement mieux comme ça !

 

Pendant la descente, nous passons par d’agréables et bucoliques sentiers forestiers et chemins de campagne. La maîtrise du quadbike est relativement aisée, et pour ne pas risquer de faire des cabrioles inutiles, nous cheminons à allure modérée. Cela nous permet aussi de faire durer le plaisir. Puis, de plaisir il n’est plus question : nous sommes face à un passage très technique. Nous déchantons et changeons peut-être même de couleur, tiens ! Nos accompagnateurs essaient de nous détendre en nous expliquant que tout se passe toujours très bien : il n’y a jamais de problème à cet endroit. Il faut être bien concentré et suivre les instructions. N’empêche, je suis tétanisée par la peur. Je préfère laisser passer Suzon la première. Elle n’est pas rassurée non plus. Nous discutons un moment et nous reprenons confiance. Elle s’élance, doucement, sûrement et elle passe sans encombre. C’est à mon tour et petit à petit, je dévale la pente, négocie le virage complexe et parviens à rejoindre le petit groupe qui m’attend quelques dizaines de mètres plus loin. Tout va bien. Suzon est souriante et je crois que je le suis aussi.

 

Nous continuons donc la descente en profitant de quelques pauses durant le trajet afin d’admirer les vues splendides qu’offre la région. Nous arrivons déjà au creux de la charmante vallée de l’Ourthe, notre expérience tout-terrain s’achève. Après une boisson rafraîchissante bien méritée et notre partage d’expérience, il est temps de nous mettre en route en direction de Tohogne à quelques dizaines de kilomètres de là.

Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux

Suzon et moi sommes conquises par le savoir-faire et surtout la patience développée par Emmanuel. Nous sommes convaincues que ce genre de métier ou de passion n’est pas dans nos cordes. Peut-être avons-nous tort ? L’avenir nous en dira peut-être davantage.

 

Après cette découverte, nous reprenons la route, cette fois en direction de Manhay. Nous nous rendons dans un musée qui « me fait de l’œil » depuis quelques mois déjà : le Manhay History Museum, ou le MHM44 de son petit nom.

Le musée MHM44 évoque la Bataille de Manhay, entre le 23 décembre 1944 et la Libération des derniers villages des alentours le 7 janvier 1945. 

 

Patrice est à l’accueil, il nous attend pour une visite commentée des lieux. Saviez-vous qu’il a rêvé de ce musée et qu’il en est à l’origine ? Ce lieu tout entier est sorti de son imagination et sa passion pour l’histoire de la bataille de Manhay en a été le moteur. Il s’agit d’une histoire et d’une aventure de vie époustouflante.

Dans le musée, vous trouverez une évocation des combats qui ont eu lieu dans la région de Manhay lors de la Bataille des Ardennes et des Divisions qui s’y sont affrontées : 2e SS ” Das Reich ” et Volksgrenadiers vs 3rd AD et 75 ID, l’histoire du lieu-dit ” Trou du Loup “, celle du bombardier B24 tombé à La Fosse le 25 décembre 1944, de nombreuses vitrines exposant du matériel militaire américain et allemand, mais aussi un regard sur le calvaire des civils ardennais pris dans la tourmente.

 

Peut-être que comme nous, vous aurez la chance de croiser Eddy, un habitant passionné ou encore Victor qui a lui-même assuré une partie de la visite lors de notre passage. Il avait 6 ans lorsqu’un avion s’est écrasé non loin du village. De cette tragédie, il en a fait lui aussi une passion : il a acheté le terrain sur lequel avait eu lieu le crash et a lui-même organisé une grande partie des fouilles. Une des vitrines du musée lui est entièrement consacrée.

Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux

Après cette plongée au cœur de l’histoire relativement récente de la région, je propose à Suzon de partir à la découverte de ce lieu dont je lui ai parlé au dos de ma carte postale. Nous allons faire un bond en arrière de plusieurs siècles et nous retrouver au moyen-âge.

 

Nous arrivons à Marcourt et nous prenons la direction de l’Ermitage Saint-Thibaut. Durant notre ascension, mon amie me parle d’une certaine Théroigne de Méricourt, une femme originaire de la région et qui aurait même participé à la Révolution française. J’ignore tout de ce personnage et j’espère que François, le guide qui nous attend au sommet pourra nous en dire plus.

 

Presqu’au sommet, nous apercevons un bâtiment blanc derrière les arbres : nous y sommes, chapelle en vue ! Avant d’y entrer, je propose à Suzon de la contourner pour lui montrer quelque chose d’exceptionnel. Et là, immédiatement, l’effet « waouww » survient ! Nous sommes face à une vue magnifique détaillant un méandre de l’Ourthe.

 

Le point de vue de l'ermitage Saint-Thibaut est exceptionnel, on y découvre la vallée de l'Ourthe et le village de Marcourt. Une table d'orientation a été posée par la commune de Rendeux et permet de lire le paysage avec plus de facilité.

Photo : Mathieu Golinvaux
Photo : Mathieu Golinvaux

Nous sommes intarissables : les questions fusent dans tous les sens. Suzon et moi entamons un match de ping-pong historique et François suit vraiment le rythme. Nous en apprenons beaucoup sur le saint et sur le pèlerinage qui faisait arriver certains pèlerins au sommet … sur les genoux.

 

Avant de quitter les lieux, j’ose demander à François qui est cette fameuse Théroigne de Méricourt. Ne détaillant pas encore sa vie, il nous indique que Méricourt serait une déformation de Marcourt, car la jeune personne s’appelait en réalité Anne-Josèphe Théroigne et était née en 1762 à Marcourt … Affaire à suivre !


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